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Tournus - Abbaye St Philibert

Voir autrement Saint Philibert de Tournus : la Gloire du Christ  


L'église abbatiale de Tournus invite les pèlerins à la rejoindre. Le lieu est des plus vénérables. Dès 179, il fut baptisé dans la Foi en Jésus Sauveur par le sang de Valérien. Deux ans plus tôt, celui-ci s'est échappé des  geôles de Lyon avec son ami Marcel. Jeune chrétien, il a reçu la Bonne Nouvelle de Pothin, Évêque de Lyon, qui la tient luimême de Polycarpe, disciple de Jean l'Evangéliste, l'Apôtre bien-aimé du Seigneur. Jetée en terre de Bourgogne, la semence ne reste pas inactive. Dès le IVème siècle, les chrétiens édifient un oratoire public sur  le tombeau du Martyr. Tout naturellement, les moines de Saint Valérien en feront la première église de leur monastère dès le VIème siècle. En 875, après 39 ans d'errance, les moines de Saint Philibert déposent pieusement les reliques de leur Père Fondateur (616- 685) à deux pas de la communauté qui périclite alors. De Noirmoutiers à Tournus, le parcours fut triomphal et parsemé d'une  constellation de miracles. L'implantation est laborieuse. Après invasions, destructions, incendies, l'essentiel est achevé lorsque  le Pape Callixte Il consacre l'église le 11 février 1120. Parmi les siècles à venir, signalons en 1562 le pillage de l'Abbaye par les Huguenots durant les guerres de religion ; en 1627,  la transformation de l'Abbatiale en Collégiale, puis en Temple de la Raison durant la Révolution, et enfin, en 1802 en église paroissiale lorsqu'est signé le concordat, ce qu'elle est toujours. 


UNE SOURCE 

L'église, véritable forteresse, est cette maison bâtie sur le roc dont parle l'Evangile de Matthieu au chapitre 7/24-27.  Elle est structurée de façon à faciliter les infinies processions qui s'y déroulent les jours de fête et chaque dimanche. Aux nombreuses cérémonies, se joignent les pèlerins qui viennent vénérer les corps de Saint Valérien, de Saint Philibert, de  Saint Ardain (abbé de 1028 à 1056), de Saint Vital et plusieurs autres corps de Saints. Dès 949, le premier concile de Tournus fera obligation aux chefs de famille des diocèses d'Autun, Chalon, Mâcon et  Besançon d'y venir en pèlerinage. L'église est un immense reliquaire où se pressent les disciples du Christ espérant bien un  jour partager la Gloire des Saints qui poursuivent leur louange autour du trône de l'agneau victorieux. 


ÉGLISE SOUFFRANTE, MILITANTE, TRIOMPHANTE 

Orientée est-ouest, la grande église s'éveille chaque matin au soleil levant, symbole du Ressuscité qui «illumine ceux  qui demeurent dans les ténèbres et l'ombre de la mort» (Le 1/79). Protégée des ennemis terrestres par l'enceinte des remparts,  elle se rit du Satan car en haut du clocher rose, veillent les anges, tandis qu'au sud les hommes de Dieu poursuivent leur  méditation dans le silence du cloître. Quand on entre dans le narthex, sorte de vestibule, on se trouve plongé dans les ténèbres, les bruits du dehors  s'estompent. Le cœur s'apaise et l'on découvre peu à peu la voûte qui précède le premier Christ en gloire. Puissamment  présenté par deux anges, il règne en sa mandorle, désormais «Maître des temps et de l'Histoire». «Je suis l'alpha et l'oméga,  dit le Seigneur Dieu, Il est, Il était et Il vient, le Maître de tout» (Ap. 1/8). «Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au  Père que par moi» (Jn 14/6). «Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé» (Jn 10/9). Aux pieds du Christ,  l'agneau glorieux est tourné vers la droite. C’est là qu’il faut se convertir et monter jusqu'à l'autel revêtu de lumière. Le reliquaire de Saint Philibert, l'homme de la fidélité et de la charité de Dieu, se trouve au fond du chœur on peut s'en  approcher en empruntant le déambulatoire, découvrir les mosaïques romanes et admirer le vaisseau lumineux de la grand'nef.  En laissant le déambulatoire, à droite un escalier invite à descendre dans la crypte. C'est le lieu du témoignage, du  sang versé, et donc des racines et de l'espérance retrouvée. À droite de la chapelle axiale où gît le tombeau désormais vide de  Valérien, un deuxième «Christ en Gloire» (Xllème) domine l'agneau pascal d'une chapelle. Celui-ci, tourné vers la gauche,  demeure la victime propitiatoire et nous oriente vers le martyre, vers la vie donnée. «Je vis sous l'autel les âmes de ceux qui  furent égorgés pour la parole de Dieu et le témoignage qu'ils avaient rendu» (Ap. 619). À la même voûte, Marie et l'enfant  siègent eux aussi dans une mandorle : Marie redevenue Mère de Dieu, trône de la Sagesse, Marie qui bénit.  Vraiment «tout est accompli» ! De l'autre côté des trois nefs, derrière la statue de Notre Dame la Brune, se trouve un autre «Christ en Gloire». Cette  fois, encensé et environné de séraphins, il partage son trône avec sa mère. Elle est donc vraie cette parole : «Le vainqueur, je  lui donnerai de siéger avec moi sur mon trône, comme moi-même après ma victoire, j'ai siégé avec mon Père sur le trône»  (Ap.3/21). «Ne garde pas sous le sceau du secret les paroles de ce Livre de prophétie, car le Temps est proche... Que le juste  continue à se sanctifier» ajoute l'ange (Ap.22/10-11). 


«Tu nous a faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi», écrivait Saint Augustin. «Heureux les invités au festin des noces de l'agneau...» (Ap.19/9)


d’après le pèlerinage du jubilé du Père Yves Bachelet)


Abbaye Saint Philibert


Saint Philibert

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