Martailly Lès Brancion - Brancion
Église Saint-Pierre à Brancion
Sur la colline de Brancion se dresse le château de turbulents et puissants seigneurs dont dépendait un territoire qui allait de Cormatin à Laives et Sennecey. À l'ouest de ce château, dominant la vallée de la Grosne, est l'ancienne chapelle des seigneurs. Également église paroissiale, elle perdit ensuite ce titre et dépend désormais de Martailly-lès-Brancion. L’intérieur L’église romane d’un style austère date de la fin du XIIème siècle, elle a été classée en 1862. Elle se présente avec une nef de cinq travées flanquée de bascôtés, un transept saillant, une travée de chœur, suivis d’une abside en hémicycle orientée à l’est, comme les deux absidioles qui l’encadrent.
La nef obscure est voûtée en berceau fortement brisé sur doubleaux. Ceux-ci retombent sur des dosserets couronnés d’impostes. De grandes arcades brisées séparent les piliers dont les six derniers sont cruciformes.
Les bas-côtés à l’ouest sont voûtés en quart de cercle, dans quelques travées, plus loin, ils sont en berceau plein cintre qui portent sur des doubleaux. Ils sont éclairés de minces ouvertures presque des meurtrières. Une porte s’ouvre dans le mur sud, le long duquel court un banc de pierre.
La croisée du transept de plan barlong est couverte d’une coupole octogonale sur trompes. Deux arcs larges rétrécissent les longs côtés du rectangle pour obtenir le carré à la base de la coupole ; au-dessous quatre arcs brisés limitent la croisée.
Les bras du transept sont voûtés de berceaux transversaux, ouverts sur les absidioles. Une porte est au nord et une fenêtre au sud. Les absidioles, orientées à l’est sont percées de fenêtres en plein cintre.
Le Chœur est formé d’une partie droite voûtée en berceau brisé. Il se termine par l’abside en hémicycle, éclairée de trois fenêtres. Comme les absidioles elle est voûtée en cul de four brisé. L’autel est un bloc de pierre rectangulaire au milieu de la zone absidiale.
Les peintures murales, décrites par le Chanoine Grivot dans la Légende dorée d’Autun, datent du XIVème siècle (1325-1330). À l’abside du chœur trône le Christ en majesté, dans une mandorle quadrilobée, le livre à la main, entouré des quatre symboles des Évangélistes et de deux séraphins. Il surmonte une rangée d’apôtres (dont saint Pierre et saint Paul) et d’anges sous des arcades romanes. Dans l’absidiole nord, à droite, la Résurrection des morts est la scène la mieux conservée : les justes se lèvent de leurs tombeaux lors du jugement dernier. Cette scène, accompagnée d’une Crucifixion, est surmontée d’une représentation de l’Enfer et de celle du Paradis. Sur la voûte de l’absidiole : une Vierge couronnée et le Christ tenant le Livre, entourés d’anges. Au sommet de la voûte, l’Agneau avec sa bannière est inscrit dans un médaillon. La chapelle de gauche offre, sur le mur nord, une scène de la Nativité : au-dessus de la Vierge couchée, se tient l’Enfant emmailloté. Dans l’absidiole sud, la chapelle de droite nous montre, à gauche, l’arrivée de six Pèlerins au SaintSépulcre. À droite, des femmes coiffées d’un voile court et des hommes d’un bonnet pointu écoutent un lecteur. Sur le mur nord, à la 3ème travée, les fonts baptismaux sont ornés de la mise au tombeau d’une sainte femme ou d’une moniale. À droite, un prêtre bénit le corps de la défunte ; au centre, trois assistants, tenant l’un la croix, l’autre un encensoir, le troisième, le bénitier et l’aspersoir. À gauche, un prêtre lit les Evangiles, quatre femmes ou moniales derrière lui. En haut, le paradis est représenté par Abraham qui porte les âmes dans sa tunique. Sur le mur nord, à la 5ème travée, Abraham est assis, tenant les coins de sa tunique enfermant les âmes des élus pour la pesée des âmes. À gauche, un ange tient les coins d’une nappe dans laquelle il apporte au Jugement l’âme du défunt. En bas est représenté un défunt, un chapelet jeté sur sa cheville droite.
Le gisant de Josserand de Brancion date du XIIIème siècle (monument historique, 1959). Il mourut en Égypte au cours de la septième croisade, à la bataille de Mansourah en 1250 où saint Louis fut fait prisonnier.
Trois statues en bois subsistent : sainte Anne présente la Vierge (statue classée monument historique). Saint Pierre, patron de l’église tient la clé traditionnelle, tandis que saint Paul se reconnaît à son épée. Ils sont situés de part et d’autre de la croisée du transept.
L’extérieur
La construction a un aspect assez sévère mais homogène avec son appareil de petits moellons de calcaire. La toiture est en laves traditionnelles. Le clocher carré est ajouré sur chaque face au dernier étage, d’une baie appareillée en plein cintre. Une flèche maçonnée à quatre pans couronne l’édifice ; elle est épaulée par de petits contreforts à mi-hauteur. L’abside et la nef sont aussi renforcées de contreforts peu saillants qui montent entre les fenêtres. Ceux des angles des bras du transept se rejoignent au dessus de la fenêtre par des dalles sur de petits modillons qui mettent le pignon en léger encorbellement.
Le porche d’entrée donne sur une esplanade herbeuse qui s’ouvre sur le panorama de la vallée de la Grosne. Il est borné à l’ouest par un ensemble de collines parmi lesquelles le Mont Saint-Vincent, autre place forte de la région. Le cimetière de l’ancien village devenu hameau, subsiste dans la partie sud-est du tour de l’église.
À proximité
Le village garde son caractère médiéval fermé par une enceinte. Il faut franchir la porte fortifiée pour y pénétrer. Des halles du XVème au centre présentent une très belle charpente. On peut découvrir de belles maisons au hasard de la promenade dans les ruelles récemment réaménagées. Le château est ouvert à la visite. Il conserve un ancien donjon du XIIème rénové qui permet un beau tour d’horizon.
Sources : Fiche déjà existante de la Pastorale du Tourisme et Chrétiens Media et « Les églises romanes de l’ancien diocèse de Chalon, Cluny et sa région » de Marcel et Christiane Dickson, 1935